B2 - Les cellules en relation communiquent par des signaux
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Avertissement: certaines notions de cette
page ne sont pas strictement limitées au programme de
1èreS et comportent donc des éléments du
programme de seconde ("rappels" sur le développement des
animaux) et de Terminale S (le système immunitaire).
Étant donné la profonde unité des parties
traitées il me paraît judicieux d'user de la licence
accordée aux enseignants de mixer les parties de cours d'un
cycle d'enseignement.
B2.1 Trois types de signaux relient les cellules entre elles
Le travail de relation
relie des cellules (ou
des organes) au milieu ou entre eux. Le terme de communication
est plus courant mais moins spécifique à la biologie;
pour nous, il a la même signification que relation. (Je
reprends d'un tout autre domaine cette formulation
la communication c'est le bruit de
la relation).
Les cellules et organes ou encore les parties
éloignées d'une même cellule sont reliés
entre eux par trois types de
signaux (qui peuvent être simultanés):
- mécaniques par contact membranaire... ce
sont non seulement ceux des cellules immunitaires qui se
déplacent dans le sang et la lymphe (par des
récepteurs membranaires de reconnaissance) mais aussi les
innombrables contacts embryonnaires qui ne se limitent pas des
signaux mécaniques.
L'étude de ces contacts lors de l'embryogenèse est
notamment très développés par des
laboratoires russes (voir par exemple les travaux
de Beloussov et le N° spécial de The International
Journal of Developmental Biology "Morphodynamics"
accessible en ligne en anglais: http://www.ijdb.ehu.es/web/contents.php?vol=50&issue=2-3).
Remarque: la contiguïté n'implique pas
forcément des relations autre que l'héritage (voir
partie
précédente).
- chimiques par des substances chimiques ou
médiateurs, délivrées par
des cellules sécrétrices et reçues au niveau
de récepteurs par des cellules cibles (voir
schéma ci-dessous);
les médiateurs peuvent être libérés sur
place (médiateurs paracrines et
autocrines), soit transportées
plus ou moins loin (par le sang : médiateurs
endocrines ou hormones), soit enfin
délivrées par des cellules qui s'allongent
démesurément pour délivrer leurs
médiateurs à des distances de l'ordre de la dizaine
de centimètre, voire du mètre (cellules nerveuses
délivrant des neuromédiateurs)
Les
médiateurs:
substances informatives =
signaux
chimiques
Une substance informative est émise
(libérée), transmise (transportée),
reçue (réception) et doit être suivie
d'un effet .
Tout médiateur pour pouvoir agir implique la
présence de
récepteurs
plus ou moins spécifiques sur les
cellules cibles.
On distingue alors :
- les neuromédiateurs (peut-être
serrait-il judicieux de les appeler médiateurs
synaptiques): synthétisés par des
neurones (et certaines cellules immunitaires),
libérés sous contrôle nerveux (PA) au
niveau des extrémités axonales la plupart
du temps
- les hormones ou médiateurs
endocrines : synthétisés et
sécrétés par des cellules endocrines
en permanence, libérés dans le milieu
intérieur et donc circulants à un certain
taux.
- les médiateurs paracrines : substance
chimique à diffusion locale, dans le milieu
extracellulaire et rapidement inactivé
- les médiateurs autocrines : stimulent
à la fois la cellule sécrétrice et
les cellules avoisinantes par effet paracrine.
|
Les grands types de substances chimiques
informatives ou MÉDIATEURS
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- électriques, propagés à la
surface des cellules excitables (neurones, cellules
sensorielles, cellules musculaires, glandulaires et bien d'autres)
et parfois transmis directement de membrane à membrane
entre ces cellules; Les membranes ne sont pas vraiment en contact
car il existe un espace "synaptique". Les neurones sont les
cellules très allongées dont les axones ou les
dendrites sont capables de transporter des messages
électriques sur de longues distances (plusieurs dizaines de
centimètres). Le plus souvent le message est transmis par
une substance chimique (neuromédiateur des synapses
chimiques). Parfois il est transmis de membrane à membrane
(synapse électrique).
Remarque n°1 : Mais d'autres relations peuvent
être envisagées
Autres relations envisageables: les actions à distance sans
support (chimique ou matériel au sens de la matière
chimique) dont l'exemple est la gravité mais qui peut aussi
inclure d'autre forces. C'est alors le concept de champ et
d'une façon plus générale de gradient qui
est le plus souvent invoqué. René Thom
préfère l'analogie géométrique
initiée par Waddington (paysage
épigénétique) et parle de puits de
potentiel.
Voici une citation de René Thom qui permet d'entrevoir un
autre point de vue (in uvres complètes:
1984f12.pdf) :
« Dans un phénomène tel que la coagulation du
sang, on est amené à écrire un diagramme
complexe de réactions causales entre diverses substances
(thrombine, prothrombine, facteurs, etc.). Lorsqu'on essaye de
prolonger ce diagramme vers le passé pour isoler les «
causes ultimes » du phénomène, on observe qu'il va
en se ramifiant quasi indéfiniment, en sorte qu'à la
limite, une minime impureté suffirait à elle seule
à déclencher tout le processus. Il serait raisonnable,
dans cette situation, de parler de « causalité
diffuse ». Beaucoup - devant un tel cas - invoquent
l'aléatoire, mettent en cause le déterminisme et se
réfugient dans la statistique. Avant d'en venir là, il
pourrait être utile de voir si la structure globalement
convergente du schéma causal ne pourrait être
modélisée comme un gigantesque puits de
potentiel, dont le potentiel s'interpréterait comme
une qualité occulte, une vertu efficiente. Mais en biologie,
on a été si longtemps prémuni contre la
métaphysique des qualités qu'on se refuse à
cette considération. Et cependant, ayant à choisir
entre le Charybde de l'aléatoire et le Scylla du
métaphysique, ne vaudrait-il pas mieux, à tout prendre,
choisir ce dernier ? Claude Bernard - en strict positiviste - s'est
abstenu de toute théorie concernant l'analyse causale et la
formation d'hypothèses. Francis Bacon, lui, n'a pas
hésité à développer toute une
métaphysique des qualités (les « formes »),
qui se distinguaient fort peu des « species » de
l'École (et cela en dépit de son
anti-aristotélisme déclaré). Claude Bernard,
à cet égard, critique Bacon pour ne pas s'être
détaché de l'aristotélisme et n'avoir pas
usé de la « vraie méthode expérimentale
(fondée sur les mathématiques) inaugurée par
Galilée ». En cela il fait preuve d'inconséquence.
Car son propre raisonnement causal ne dépasse en rien la
causalité aristotélicienne. L'esprit philosophique
n'était sans doute pas son fort, mais il avait beaucoup mieux
: une prodigieuse intuition holistique des faits du
métabolisme vital. La constance du milieu intérieur -
sa plus belle découverte - pouvait-elle être autre chose
qu'une idée a priori, provenant d'une intuition globale de
l'unité de l'organisme, projetée dans le substrat
biochimique de l'organisme ?».
Remarque:
la classification des relations est bien incomplète; Les
interactions cellulaires mériteraient un chapitre
à part qu'il est encore trop tôt pour écrire
étant donné le faible développement de la
biologie théorique par comparaison à la physique
théorique qui a fait des interactions un point clé de
sa construction, notamment grâce au concept de champ. En
biologie, les champs morphogénétiques ou les champs
métaboliques, pour n'en citer que deux exemples, appellent une
formalisation. Le concept de champ de vecteurs est essentiel
à cette formalisation mathématique même si le
niveau nécessaire à sa compréhension est loin
d'être négligeable (voir par exemple l'appendice
mathématique in Stabilité Structurelle et
Morphogenèse, René Thom, 1968, stabilite.pdf, p 483).
Le concept de gradient, comme dérivé d'une
fonction (vecteur gradient ayant pour composantes les
dérivées partielle de la fonction, supposée
analytique), est tout aussi applicable en biologie et peut-être
plus facilement compréhensible.
Remarque n°2 : De nombreuses cellules
présentent une activité endocrine sans que l'on puisse
parler de système endocrinien
Le système endocrine est aussi un système
de relation tourné vers l'intérieur mais il est
nettement moins clair actuellement que les cellules endocrines
forment un système à part. Il serait
préférable de parler d'activité endocrine
pour de nombreux organes comme le cerveau, le pancréas, les
gonades....
L'activité
endocrine
|
On distingue, parmi certaines invaginations des
épithéliums (signifie
"tissu superficiel") embryonnaires:
- les glandes exocrines qui
sécrètent des produits vers le milieu
extérieur par l'intermédiaire d'un canal
excréteur (ex: glande sudoripare)
- les glandes endocrines qui
sécrètent un produit vers le milieu
intérieur (sang et lymphe) et qui sont
dépourvues de canal (soit parce qu'il a
dégénéré soit parce que les
cellules de la glande sont des cellules embryonnaires
épithéliales qui ont migré pour
venir s'insérer dans un autre tissu) ; les
cellules endocrines peuvent donc être
organisées sous forme d'une glande endocrine
séparée soit former des amas de cellules
associés à d'autres tissus.
|
Principales glandes endocrines chez l'homme
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le tissu endocrine
pancréatique
|
une glande mixte : le
pancréas
le pancréas se développe embryologiquement
par une excroissance de l'intestin primitif
(on dit qu'il est d'origine
endodermique) d'où dérivent des
cellules endocrines (sécrétrices
d'hormones) regroupées en îlots situés
entre les ampoules (acini) exocrines
sécrétant des enzymes digestives. C'est
pourquoi on dit que la pancréas est une glande
digestive mixte. Le pancréas est donc:
- une glande exocrine lobulée
(formée de lobules ou ampoules: les acini) qui
déverse ses enzymes (trypsine, chymotrypsine...)
dans le duodénum (partie de l'intestin grêle
la plus proche de l'estomac) par le canal
pancréatique;
- comportant un tissu endocrine formées
par les mêmes cellules embryonnaires qui on
donné le pancréas exocrine primitif mais
qui ont migré autour des vaisseaux sanguins pour
former des amas de cellules ou îlots de
Langerhans. Ces îlots sont plus nombreux dans
la "queue" (partie effilée) que la "tête" du
pancréas.
Le pancréas, tant exocrine qu'endocrine, est
innervé.
Si le pancréas exocrine est lui aussi
vascularisé, les tissus endocrines sont toujours
richement vascularisés. Notez que les îlots de
Langerhans se sont individualisés autour des
capillaires pancréatiques.
|
Les hormones sont des substances
chimiques sécrétées en
permanence à un certain taux par des
cellules spécifiques (cellules endocrines)
toujours actives (même si leur
activité est modulée par des
paramètres physiologiques) ;
transportées par les liquides internes mais
surtout le sang, elles agissent, loin du lieu de
sécrétion, sur des cellules-cibles
pourvues de récepteurs
spécifiques.
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B2.2 Le système nerveux et le
système immunitaire forment les deux systèmes de
relation
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Système
immunitaire
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Système
nerveux
|
origine
embryonnaire
|
Les cellules souches embryonnaires qui donnent les
cellules immunitaires sont des cellules
mésenchymateuses (du feuillet intermédiaire de
l'embryon) qui colonisent alors le foie où
elles se divisent et forment notamment les cellules
sanguines (observables dès la 9ème semaine de
vie embryonnaire). Après la naissance on ne les
trouve plus dans le foie mais d'abord dans la moelle
rouge des os et ensuite dans le thymus, deux
organes dont la fonction principale est liée aux
cellules immunitaires. Mais on les trouve aussi dans de
nombreux organes périphériques
(près des points d'entrée des microbes)
regroupées sous forme d'amas de quelques cellules.
Les cellules souches se divisent activement pendant toute la
vie pour donner toutes les cellules immunitaires et les
cellules sanguines.
|
Les cellules nerveuses sont issus de la couche
embryonnaire la plus externe : l'ectoderme. Une invagination
en forme de gouttière (tube neural) se forme et se
différencie à l'avant en cerveau et
vers l'arrière de l'embryon en moelle
épinière d'où partent de nombreux
prolongements (nerfs). Les neurones cessent de se
diviser à la naissance et seules la croissance des
prolongements cellulaires et la migration des cellules sont
responsables de la maturation du système nerveux du
petit enfant. Très récemment on a mis en
évidence un renouvellement cellulaire dans certaines
parties du cerveau humain (cervelet). On sait cultiver in
vitro des neurones de vertébrés comme les
cellules du cervelet de certains poissons. Mais les
cellules gliales se divisent activement pendant la
phase de maturation du système nerveux de l'enfant et
probablement au-delà.
|
organes
|
Les organes du système immunitaire
(à agrandir en cliquant dessus)
|
Le système immunitaire
comprend classiquement les organes
centraux ou primaires (thymus et moelle
rouge des os longs) et les
organes périphériques
ou secondaires (ganglions lymphatiques,
rate et organes lymphoïdes associés aux
muqueuses).
L'appareil circulatoire sanguin et lymphatique est
indissociable du système immunitaire car il constitue
le moyen habituel de déplacement des cellules
immunitaires.
|
(cliquez sur les images pour les
agrandir)
Les organes du système nerveux
|
Le système nerveux est classiquement divisé
en:
- système nerveux central (cerveau et moelle
épinière)
- système nerveux périphérique :
plexus (amas diffus), ganglions, nerfs, récepteurs
sensoriels...
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cellules
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cellule
souche
|
|
petite cellule ( 5µm de Ø) à
rapport nucléocytosplasmique
élevé (cellule
indifférenciée), se divise
activement, pluripotente
|
lignée
myéloïde
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cellule érythrocytaire ------> donne
les globules rouges (ou érythrocytes
ou hématies) (cellule de 7
µm de Ø sans noyau)
|
mégacaryoblaste ----> donne les
plaquettes (fragment de
cytoplasme)
|
monocyte dans le sang,
passent dans les tissus entre les
cellules de la paroi des vaisseaux en se
déformant
(diapédèse)
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macrophage dans les tissus, grosse cellule
(Ø >> 20 µm)
différenciée (faible rapport
nucléocytoplasmique), phagocytose sur les
lieux de l'inflammation
|
cellules du système
réticulo-histocytaire: phagocytose et
déclenchement de la réponse
immunitaire au point d'entrée des
antigènes
|
|
globules blancs (ou leucocytes ou
polynucléaires)
dans le sang, diamètre de 10 à 12
µm, phagocytose, durée de vie courte,
migrent vers les tissus et les lieux de
l'inflammation (réponse
immunitaire non spécifique)
|
lignée
lymphoïde
|
LT
(lymphocytes T) et LB
( lymphocytes B)
7-8 µm de Ø, se divisent
activement
|
les LB évoluent en plasmocytes
(grosses cellules de Ø > 20 µm)
sécréteurs d'anticorps (REG et Golgi
très développés)
|
|
quelques cellules nerveuses
(les cellules de la microglie sont des
cellules immunitaires)
ultrastructure schématique d'un neurone
axones nus (sans gaine de myéline) et axones
myélinisés (avec gaine de
myéline)
|
Deux types de cellules:
* le neurone ( 10 milliards de neurones dans le
cerveau humain pour un total d'environ 100 milliards de
neurones)
* les cellules de soutien ou cellules gliales
(formant la glie) dont les cellules de Schwann
Un neurone comprend typiquement :
- un corps cellulaire contenant le noyau (de
diamètre inférieur à 100µm chez
les vertébrés) et les ribosomes (et donc la
machinerie de synthèse protéique);
- des prolongements ou fibres très fines
(neurites) habituellement de moins de 10 µm de
diamètre et pouvant mesurer plusieurs mètres
de long. On distingue:
+ le ou les axones, où la conduction des
messages nerveux, "centrifuge" (en
référence au noyau), va du corps
cellulaire vers l'extérieur (de par la
présence de synapses à leur
extrémité), toujours entouré par des
cellules gliales;
+ et généralement un grand nombre de
dendrites, souvent très ramifiées,
où le message nerveux est propagé en direction
corps cellulaire ("centripète").
La conduction de l'influx nerveux dans les axones
nus est plus lente (0,5 à quelques m/s) que dans les
axones myélinisés (jusqu'à 150 m/s)
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relations
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conclusion
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Le système immunitaire est le système de
relation tourné vers l'intérieur ; il est
assez lent (utilise le déplacement des cellules par
les liquides internes), dynamique, en perpétuel
remaniement
(il intervient dans l'adaptation (ou
l'autonomie si l'on utilise le vocabulaire de Nissim
Amzallag) de l'organisme aux variations des
conditions internes).
|
Le système nerveux est le système de
relation tourné vers l'extérieur ; il est
rapide (utilise l'influx nerveux), dynamique, en
perpétuel remaniement
(il intervient dans l'adaptation (ou
l'autonomie si l'on utilise le vocabulaire de Nissim
Amzallag) de l'organisme aux modifications du milieu
ou de l'organisme dans le milieu (déplacement), dont
les variations sont perçues par les sens).
|
Un film du CNRS (le temps des neurones: 15 min13 s
en streaming) à conseiller sur le site CanalU,
à ouvrir dans RealPlayer: http://media.cines.fr:80/ramgen/3517/real/canalu/science/132318/132318-8.rm