CRPE 1999 - Corse

retour accueil, sujets du CRPE

Premier volet (12 points)

Première épreuve : 8 points

BIOLOGIE

LE DÉVELOPPEMENT DES ANIMAUX

1. A partir du document 1, définissez et justifiez le type de développement en précisant les modifications observées.

2. Après l'étude du document 2 :
- Formulez l'hypothèse éprouvée.
- Proposez une conclusion à chaque expérience.
- Confrontez les résultats obtenus à l'hypothèse.

3. Après l'étude du document 3A :
- Réalisez les courbes de croissances en poids et en taille ( document 3B à rendre avec la copie).
- Comparez ces courbes avec les moyennes indiquées (M).
- A quels événements nutritionnels peut-on relier les anomalies constatées ?
- Quelle correction peut-on en apporter ?

Deuxième épreuve : 4 points

GÉOLOGIE

A l'occasion d'une exposition sur les fossiles, un maître de CM décide d'en aborder l'étude. Avant d'y aller, le maître pose simplement la question : "Pour toi, qu'est-ce qu'un fossile ?". Les réponses des enfants sont sur le document 4.

1/ Regroupez les notions scientifiques contenues dans les réponses.
2/ Proposez une définition de fossiles pour cette classe de cycle 3.

 

2ème volet : 8 points

1 - Avant d'entreprendre un travail sur le mouvement une maîtresse de CE2 demande de dessiner les os à l'intérieur du bras et d'expliquer ce qui se passe lorsqu'on le plie. (voir document 5)
a) Quel est l'intérêt de ce travail préliminaire ?
b) Analysez ces dessins.
c) Quelles notions scientifiques devront être abordées avec ces enfants ?

2 - Le document 6A est une reproduction de manuel scolaire de 1978, le document 6B une reproduction de manuel scolaire actuel.
a) Analysez sous forme d'un tableau ces deux documents en précisant :
- les documents utilisés
- les activités attendues des élèves
- les contenus scientifiques sous-jacents
- la place de chacun dans la démarche du maître.

b) Précisez brièvement, en conclusion, la différence essentielle entre ces deux manuels.

 

Document 1

1. Au printemps, les oeufs de grenouilles vertes sont abandonnés par les parents, sous formes de masses gélatineuses, à la surface des mares.
A l'éclosion une larve sort de l'oeuf : le têtard. Il reste fixé deux à trois jours sur une plante aquatique puis se met à nager en faisant onduler sa queue. Il se nourrit de plantes grâce à son bec corné et il respire avec trois paires de branchies externes (taille 12 mm). Deux semaines plus tard les branchies sont internes, recouvertes par un repli de la peau. Le têtard se nourrit de plantes et de quelques minuscules animaux (taille : 25 mm). A sept semaines, le têtard est devenu nettement carnivore, et ses pattes postérieures se développent (taille : 40 mm). Vers neuf à dix semaines, les pattes antérieures apparaissent à leur tour, et le têtard atteint sa taille maximale. Il vient respirer à la surface et laisse échapper des bulles d'air quand il plonge (taille : 45 mm). La bouche se modifie peu à peu, la queue régresse rapidement. Le têtard reste de plus en plus longtemps à la surface et cesse de se nourrir durant quelques jours. En quatre mois, il est devenu une petite grenouille .

Document 2

2. En nourrissant des têtards de grenouille verte avec de la thyroïde de mouton, un biologiste observe, en 1912, une métamorphose anticipée. Il obtient des grenouilles naines. Cette observation semble apporter une solution au problème des mécanismes déclencheurs de la métamorphose : il existe une relation entre la thyroïde et les organes affectés par les transformations qui caractérisent la métamorphose.

Expérience 1 : l'ablation de la thyroïde (thyroïdectomie) est réalisée chez de jeunes têtards, la métamorphose n'apparaît pas et on obtient des têtards géants.

Expérience 2 : la section de la nageoire caudale est réalisée sur deux têtards, et on maintient accolées leurs pattes postérieures. Des connexions vasculaires se développent très vite dans cette zone de contact, mettant en relation leurs appareils circulatoires. L'un des têtards subit une thyroïdectomie. Quelques semaines plus tard, les deux têtards se sont métamorphosés. .

Document 3A

3. Le kwashiorkor est une maladie qui chez l'enfant survient entre la première et la deuxième année après le sevrage, très généralement au moment où l'alimentation lactée est remplacée par des bouillies à base de farines comme le manioc, la banane ou le maïs. Les principaux symptômes sont ; un retard de croissance, une altération des cheveux un comportement apathique, un oedéme de la face, un appétit diminué et un foie très volumineux.
Une enfant de 18 mois est hospitalisée. L'examen révèle un oedéme de la face, une raréfaction des cheveux et une grande apathie. L'interrogatoire de la mère permet de savoir que l'enfant a été allaitée jusqu'à 4 mois, puis a reçu une alimentation lactée mixte jusqu'à 12 mois. Enfin, elle a reçu dans les 6 derniers mois de la bouillie de blé avec 3 biberons de lait dilué par jour. Cette enfant a été pesée et mesurée régulièrement depuis sa naissance.

Document 3B

Âge (en mois)
Poids (en kg)
Taille (en cm)
naissance
3,1
46
1
3,5
48
3
5,3
59
5
5,3
65
7
6,9
65
12
7,8
68
17
7,6
71


Courbes types de croissance somatique des filles de 0 à 18 mois

Document 4

Réponses d'enfants à la question :«Pour toi qu'est-ce qu'un fossile ? »
l- C'est une pierre avec des marques.
2- C'est une pierre gravée d'animal, de plante.
3- C'est un animal qui s'est mis sur une pierre.
4- Mais quant je vois un fossile, c'est la coquille qui a laissé la forme.
5- L'escargot, il rentre dans la pierre.
6- C'est près d'une roche que ça s'est formé.
7- Et ça se forme sur la terre molle.
8- Et sur la terre, il pleut, le coquillage pourra s'enfoncer et ça pourra faire un fossile.
9- Il y a peut-être des gens qui ont vu les fossiles se former.
10- Ils ne se forment pas tout de suite, il faudrait rester très longtemps, des millions d'années.
l 1- Et puis ils sont cachés dans la terre.

Document 5

 

 

Documents 6A et 6B


Éléments de correction

1 - a) je recopie un document distribué par Henri Le Gal, formateur de SVT à Vannes:
Les intérêts pour les enfants et pour le maître de commencer des activités par le questionnement du savoir préalable des enfants.

Le recueil des conceptions initiales permet aux enfants de :

Le recueil des conceptions initiales permet au maître de :

  • faire le point sur ce qu'ils savent ;
  • dédramatiser leurs erreurs ;
  • prendre l'habitude de s'exprimer sur ce qu'ils pensent ;
  • se rendre compte de leurs limites.
  • connaître le niveau réel de ses élèves ;
  • repérer les principaux obstacles rencontrés par eux ;
  • définir les objectifs-obstacles qu'ils va ensuite tenter de surmonter avec ses élèves ;
  • d'adapter ses objectifs au niveau réel des enfants.

j'ajoute que d'une façon très générale ce type de début de séance permet à l'enfant de s'approprier le sujet: les efforts de représentation qu'il fait débouchent effectivement sur une situation-problème ou situation déclenchante. Pour essayer d'être plus complet que ce que la question nous autorisait à dire, il faut aussi citer :
les inconvénients de commencer des activités par le questionnement du savoir préalable des enfants
(ou recueil des représentations ou conceptions initiales)

pour l'enfant

pour le maître

  • déflorer le sujet, si bien qu'après la séance de dessin, on observe une certaine démobilisation
  • fixer les erreurs
  • ce travail de psychanalyse des productions graphiques (ou des échanges verbaux) n'est pas à la portée de n'importe qui; concrètement il me semble parfois très difficile, voire insurmontable, de débrouiller les causes multiples des "erreurs" ou "omissions" des enfants: déficience artistique ou de vocabulaire de l'enfant, peur ou honte à représenter ce qu'il pense, méconnaissance, non compréhension de la question (dessine l'intérieur de ton bras signifie-t-il par exemple la totalité du bras, de l'avant-bras et de la main ?)....
  • ce travail demande beaucoup de TEMPS
  • ce travail ne peut se faire seul, il doit déboucher sur des apprentissages spécifiques en fonction des obstacles repérés ce qui implique UNE et UNE SEULE PÉDAGOGIE... Choisir une autre entrée: démarrer la séance par un film, une sortie, un élevage, des expériences.... peut amener à plus de liberté...
  • il est d'usage de faire une deuxième séance de recueil de représentation après l'apprentissage, par exemple comme évaluation sommative... ce qui augmente encore le temps nécessaire pour cette méthode
:

1 - b) sans trop insister sur la consigne : "dessiner les os" (on ne peut donc pas attendre autre chose que le squelette : ni les muscles et encore moi l'appareil circulatoire...) et "bras" pris au sens courant et non anatomique d'élément proximal du membre antérieur (par opposition à l'avant-bras).
Les éléments à soulever sont : les relations entre les muscles et les os (tendons); les relations entre les os (articulations) et surtout leur mouvement relatif qui dépend aussi du nombre d'os de chaque membre; éventuellement le rôle des muscles ; éventuellement aussi le rôle de l'appareil circulatoire.
1 - c) en cycle 3 : squelette (os et articulations), muscles (et tendons) et système nerveux ainsi que le travail de nutrition (voir cours "
je peux bouger").

2 - a)

1978

1996

documents utilisés

os frais, squelette de lapin, os de poulet
radios
schémas
silhouettes-pantins
illustrations (dessins)
textes rédigés

photos,
schémas,
radiographie
thermographie
quelques petites phrases

activités des élèves

observer le réel, manipuler- expérimenter (hypothèse - observation guidée - conclusion), dessiner, faire une synthèse (écrire, réfléchir...)

répondre à des questions, écrire, observer des documents

contenus scientifiques

forme, structure, caractéristique du vivant des os (morphologie, anatomie, physio-histologie)
articulation et ligaments
squelette: rôles, notion d'hygiène (bonne position....)

leviers (???) muscles vivants (énergie, irrigation),

nombreux concepts scientifiques sous-jacents mal ou non exprimés : squelette, articulation,

écologie : adaptation au saut (transposition homme - criquet pas évidente) et à la vie arboricole

place de chaque (document, élément du manuel ???) dans la progression

au choix du maître : alterner les activités pratiques et la rédaction de la synthèse (à apprendre )

id. on peut proposer l'ordre suivant : 1, 3, 2, 5 et 4

Certains PE proposent pour cette dernière ligne une interprétation de la question dans un sens historique: quelle pédagogie, historiquement, était alors couramment répandue avec le manuel de 1978...et quelle pédagogie est-elle encouragée avec le nouveau manuel. Cette interprétation est possible mais il faut alors que la réponse indique clairement dans quelle perspective l'on se place.

b) le manuel de 1978 est un manuel pratique , outil pour le maître aussi bien que pour l'élève. Le manuel de 1996 est un outil documentaire pour l'élève. Mais surtout ce ne sont pas les mêmes sujets qui sont traités : le manuel de 1978 traite des os (squelette) et de leurs rôles alors que la page du manuel de 1996 a pour sujet les mouvements, les éléments nécessaires et leurs variations : le sujet est à la fois nettement plus ambitieux (ouverture écologique notamment) et superficiellement abordé puisque le nombre de documents est très limité en face des concepts abordés.
Il me paraît essentiel de ne pas véhiculer une vision réductionniste de l'utilisation des manuels en présentant le manuel ancien comme un outil pour le maître qui transmet le savoir à l'enfant qui reste passif (c'est bien tout le contraire qui apparaît si l'on prend soin de détailler les nombreuses activités proposées à l'élève); de la même façon, le manuel moderne n'est à lui seul en aucun cas une garantie de la construction du savoir de l'enfant, par lui-même, comme le voudrait une certaine pédagogie politicienne. Le manuel moderne est un outil, aussi bien pour le maître que pour l'élève et la pédagogie sera ce que le maître en fera, ce que les élèves l'aideront ou l'empêcheront de faire....

 

Les manuels scolaires:

quelques notes à partir de l'article "manuel scolaire" du Dictionnaire de pédagogie, Louis Arénilla, Bernard Gossot, Marie-Claire Rolland et Marie-Pierre Roussel, Bordas, 2000

Du point de vue étymologique, manuel signifie un ouvrage que l'on a toujours "en main".
Le premier manuel est attribué à Comenius en 1633: un manuel d'apprentissage de la langue maternelle.
En 1833 la loi Guizot autorise un choix "libre" au sein de la liste des ouvrages autorisés, les inspecteurs veillant à ce qu'il ne soit fait usage dans les écoles publiques que de manuels autorisés par le Conseil royal. (Mais il semble qu'il y ai eu de constantes infractions).
En 1850, la loi Falloux étend le véto qui touchait les seuls établissements privés aux établissements secondaires publics.
A partir de 1876, avec Jules Ferry, la liberté devient totale, les inspecteurs et recteurs réunissant cependant les maîtres pour éclairer leurs avis et motiver leurs choix.
Actuellement donc la liberté est totale du point de vue morale. Les choix sont parfois guidés par des impératifs économiques (il existe une liberté commerciale totale pour les éditeurs). Les avis des inspecteurs sont des recommandations qui ne peuvent aboutir ni à une recommandation officielle, ni à une interdiction.
On reproche parfois aux manuels:
* une trop grande directivité, qui est contrebalancée par une forte cohérence
* un dépassement du cadre des programmes et un double-emploi avec le cours, deux éléments qui dépendent bien évidemment du type de pédagogie mis en place par le maître: le manuel étant cependant avant tout un outil de travail en commun pour les élèves (ce qui évite aussi les excès de photocopies...), on ajoutera aussi que la matérialité du livre favorise la mémorisation et l'assimilation
* une idéologie, rarement franchement avouée.
L'article se termine en prédisant une confortable espérance de vie aux manuels par rapport aux CDRom et autres cartables virtuels.

De l'usage pédagogique du manuel scolaire et autres supports-papier en sciences expérimentales

Le manuel scolaire moderne n'est pas un guide pour le maître (type Tavernier) ni un cahier ou fichier d'activités, c'est bien un manuel POUR l'ÉLÈVE.

Voici ce qu'en disent Maryline Cantor et al. dans De la découverte du monde à la biologie aux cycles II et III, Nathan, 1996

Le manuel scolaire
choisir un manuel adapté

Le cahier et les fiches d'activité
Des fiches pour une pédagogie différenciée

Le manuel scolaire est un ouvrage destiné à l'élève. Les manuels scolaires sont variés et peuvent refléter des conceptions différentes dans les modèles d'apprentissage.

Ils permettent de mettre entre les mains de tous les enfants de la classe des documents variés : des documents déclencheurs pour susciter un questionnement ou faire émerger des conceptions initiales, des iconographies, des informations directes ou sous forme de banques de données (textes, schémas, illustrations, etc.)

Dans une démarche constructiviste, plutôt que de transmettre directement des savoirs, le manuel a pour fonction de susciter la curiosité et le questionnement, faciliter les apprentissages en sollicitant les investigations et en permettant des confrontations à des informations.

D'autres éléments doivent également être pris en compte pour choisir un manuel ; qualité de l'iconographie, lisibilité, présentation, présence d'un lexique, etc.

Ces fiches ne doivent pas constituer de simples exercices mais, dans la mesure du possible, faciliter une réelle mise en activité des élèves (exemple : voir document page 75).

La fiche d'activité prend toute sa signification dans le travail individualisé : l'enfant peut suivre des consignes, s'organiser et trouver des solutions en respectant son propre rythme.

Le maître ne doit cependant pas verser dans l'excès d'une utilisation systématique de fiches (en général polycopiées) car elles ne permettent pas à l'élève de résoudre de façon concrète bon nombre de problèmes scientifiques et bloquent toute démarche créatrice.

La fiche d'activité est pertinente lorsque le problème à résoudre et les solutions envisagées sont définies auparavant et lorsqu'elle répond à un besoin précis des enfants à un moment donné de la démarche.

Voici 3 exemples modernes à discuter en reprenant l'exemple du squelette, des muscles et du mouvement:

Une encyclopédie pour le cycle 3 (voir préface*)

Sciences et technologie, cycle 3 (CE2, CM1, CM2), Jack Guichard et Brigitte Zana, Les Savoirs de l'école, Collection dirigée par Jean Hébrard, 1999, Hachette Éducation

Le squelette en mouvement, p 42-43
Des muscles et des os pour bouger, p44-45

un manuel-fichier ressources (enseignant); deux fichiers d'expériences (élèves)

Le Moniteur des sciences, Bernadette Bornancin, cycle 3, "le monde vivant", niveaux 1, 2 et 3, (fichiers d'expériences 1 et 2 et fichier ressources), Nathan, 1998

Comment le corps tient-il debout et comment bouge-t-il ? (p 31-32)
Prendre conscience que le corps tient debout sur ses deux pieds (p 33-34)
Observer la diversité des mouvements possibles du corps dressé à la verticale (p 35-36)

Fichier d'expérience 1, Fiche 3, Les os et les muscles

un manuel élèves

Science et technologie, CM, collection Tavernier, Bordas, 1997

Comment ton corps peut-il bouger ? p 34-35
Des muscles à ton service, p 36-37

* Préface
C'est maintenant une évidence pour beaucoup d'enseignants : le manuel scolaire est un instrument que l'élève de cycle III doit absolument s'approprier avant de quitter l'école primaire de manière à en avoir un usage efficace et déjà relativement autonome lorsqu'il rejoint le collège.
Or, pour que l'enfant puisse apprendre à se servir des outils qui sont à sa disposition, il est nécessaire que ces outils se présentent à lui d'une manière claire et lisible. Dans beaucoup de manuels, il est difficile de distinguer ce qui relève des indications didactiques données aux maîtres, des dispositifs d'exploration de notions, des exercices ou des synthèses élaborées une fois les connaissances construites, des informations données à l'élève. Cela est d'autant plus délicat dans le domaine des sciences que l'on attend à juste titre que l'enfant agisse plutôt qu'il ne lise. Dans la perspective des dernières innovations didactiques - bien connues maintenant sous la dénomination de « La Main à la pâte » -, on a donné une place mieux définie à l'écrit dans le processus de construction des savoirs et savoir faire scientifiques. L'écrit intervient, en effet, d'une part pour l'information des enseignants (information scientifique et méthodologique), d'autre part dans les protocoles d'expérimentation soumis à l'attention des élèves (sans pour autant bloquer leur initiative propre), dans la notation des informations recueillies au cours de l'expérience ou de l'observation, enfin dans la rédaction de l'aventure scientifique qui a été vécue.
Ce sont ces différents aspects de la relation d'une première initiation à la pensée scientifique avec la capacité de lire et de rédiger qui ont été pensés ici par l'une des meilleures équipes de didacticiens qu'il soit possible d'imaginer dans ce domaine. Cela donne aux instruments traditionnels de toute méthodologie contemporaine (livre du maître, cahiers ou fiches d'exercices, manuel) une dimension radicalement nouvelle. Les auteurs ont aussi apporté à l'entreprise un aspect qui, à mes yeux, est certainement irremplaçable. Si faire des sciences c'est observer et expérimenter, faire des sciences c'est aussi lire des sciences. Aucun scientifique ne le démentira. Ils proposent donc aux enfants de sans cesse ramener leurs notations prises sur le vif aux connaissances qui ont été mises à leur portée dans le précis des Savoirs de l'école.
Véritable petite encyclopédie, ce livre est le répondant direct des activités subtiles et passionnantes proposées dans le fichier et soutenues par tout un appareil scientifique et didactique dans la partie réservée au maître. Dans les trois années du cycle III, les maîtres pourront parcourir à leur aise (plusieurs cheminements sont possibles) cet ensemble très complet qui est ainsi mis à leur disposition. D'une certaine manière, on relie ici les savoirs les plus contemporains à l'esprit de vulgarisation qui avait prévalu lors de la première révolution scientifique, celle du XIXe siècle, et dont la fameuse « leçon de choses » était restée l'emblème. On avait longtemps utilisé ce terme pour l'opposer à l'esprit novateur des années 1970.
Il est clair que Brigitte Zana et Jack Guichard ont su admirablement dénouer cette équivoque et jouer avec brio leur partie dans cette aventure collective que sont devenus Les Savoirs de l'école.
Jean Hébrard

(retour tableau)