CRPE 1999 - académie d'Aix-Marseille

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sujet, corrigé et barème officiel

PREMIER VOLET (12 points)

Première épreuve (8 points)

Les questions suivantes concernent les documents 1 à 4 et illustrent quelques particularités du fonctionnement des nappes souterraines.

l . A partir des données du document 1 donnez une définition d'une nappe phréatique et expliquez son fonctionnement.

2 . Le document 2 présente un montage et le protocole associé..

2.1 - Comment appelle-t-on ce type de montage, quels en sont les intérêts et les limites ?

2.2 - Donnez une définition du niveau piézométrique.

2. 3 - Expliquez ce qui se passe lorsque le robinet R2 est fermé (document 2,a) puis lorsqu'il est ouvert (document 2,b).

3 . Le document 3.a présente un autre dispositif expérimental pour mesurer la porosité d'une roche : on donne le nom de "porosité" à la capacité d'une roche à absorber de l'eau. cette grandeur peut s'exprimer en pourcentage du volume total de la roche .

3.1 - Réalisez un schéma du montage, légendez-le et figurez Vo, V1, V2.

3.2 -Les volumes v1 et v2 correspondent respectivement à la "porosité totale " et à la "porosité efficace".

a) Donnez une définition de ces termes en comparant les deux schémas d'observation microscopique du document 3.a.

b) Proposez une explication à l'existence de ces deux porosités.

3.3 - Évaluez les valeurs des deux porosités des roches du tableau en calculant les pourcentages de Vi et V2 Par rapport au volume de roche sèche initiale.

Que pouvez-vous conclure de ces valeurs. A quel paramètre de la roche ce classement paraît-il être lié ?

Le document 3.b présente une autre capacité d'un aquifère : la "perméabilité" d'une roche est sa capacité à laisser circuler l'eau .Cette grandeur est exprimée en m/s. On considère qu'une roche est un bon aquifère quand sa perméabilité est supérieure à 10-6 m/s.

3.4 - sur un même graphique placez les différentes roches en fonction de l'ensemble des données du tableau 3.b.

3.5 - Localisez sur votre graphique les aires correspondant aux bons et aux mauvais aquifères. Quelles sont vos conclusions ?

4 - Le document 4 concerne la pollution de la nappe souterraine d'Alsace .

4,1 - Déterminez l'origine de la pollution du Rhin par les chlorures, donnez ses caractéristiques et les conséquences prévisibles de la poursuite des rejets.

4.2 - Analysez les graphiques du document 4.b concernant l'ammoniaque et les métaux lourds.

4.3 - Proposez une explication aux caractéristiques de l'impact du traitement des eaux usées.

Seconde épreuve (4 points)

Document 5
Pour commencer une série d'activités relative au thème "L'eau dans la plante", un enseignant de cycle 3 a donné aux élèves la consigne suivante : " Dessinez et expliquez où va l'eau d'arrosage des plantes".

l - Pour quelle raison l'enseignant a-t-il proposé ce travail ?

2 - sur quelles notions scientifiques acquises le maître peut-il s'appuyer ?

3 - Listez les erreurs repérables dans ces productions.

SECOND VOLET (8 points)

Afin d'aborder une éducation à l'environnement, un enseignant envisage d'étudier le problème de l'eau dans la vie des hommes.

l - Proposez un inventaire des situations de départ possibles pour démarrer cette étude.

2 - .Dans quel cycle de l'école primaire ce thème doit-il être abordé ? Quels sont les grands objectifs d'éducation que l'on peut chercher à atteindre à travers ce travail ?

3 . Le maître désire utiliser les documents A, B et C dans sa progression.
Quelles notions scientifiques chacun de ces documents permet-il de dégager? Exprimez ces notions à l'aide de phrases courtes et précises .
Quelles compétences transversales importantes l'étude de chaque document permet-elle d'acquérir ou de mettre en oeuvre ?

4 - A partir de ces documents A, B et C, établissez et justifiez une progression qui vise à répondre au problème posé :

" D'où vient l'eau que nous buvons ?"

 

DOCUMENT 1

Les eaux superficielles (pluies, fonte des neiges...) s'infiltrent dans le sous-sol. Elles forment une nappe phréatique qui circule dans une roche réservoir perméable appelée aquifère.


Coupe géologique représentant les niveaux superficiels d'une nappe phréatique en été et en et en hiver. .

DOCUMENT 2

On réalise le montage photographié ci-dessous:


doc 2a

doc 2b

protocole expérimental:

1/ Utiliser un aquarium en plastique sur sur les parois duquel on colle des puits semi-circulaires percés de trous.

2/ Remplir l'aquarium de sable grossier.

3/ Alimenter l'aquarium en continu et à débit constant (Doc 2a ,R1).

4/ Drainer l'aquifère par la partie inférieure opposée de l'aquarium ( Doc 2b ,R2).

R1: arrivée d'eau à débit variable
b : surface topographique évolutive
c : puits (tube perforé)
d : sable grossier
R2: évacuation à débit modulable
p : niveau piézométrique

DOCUMENT 3

Document 3a
A Dispositif expérimental.
On réalise le montage suivant : dans le tube de droite appelé A est placé un volume Vo (50 cm3) de sable sec préalablement étuvé (ou chauffé à 100°c). Le sable est retenu dans ce tube par une grille fine. ce tube est fermé à la basé par un bouchon perforé d'où part un tuyau en caoutchouc relié à la base d'un tube gradué situé à gauche. ce tube appelé B contient une réserve d'eau (30 cm3),il est fermé par un robinet Rl é l'embouchure du tuyau.
On dépose un verre gradué (bêcher) sous le tube de droite.Les tubes A et B sont attachés à la même potence.

B Protocole expérimental
1/Quand on surélève le tube B et que l'on ouvre le robinet Rl, l'eau s'écoule par le tuyau en caoutchouc. On ferme le robinet Rl lorsque l'eau atteint la surface supérieure du sable. Le volume d'eau versé V1 peut-être alors mesuré sur le tube gradué.
2/On détache le tuyau de caoutchouc du cylindre transparent et on recueille; dans le bêcher gradué un volume d'eau V2 qui s'écoule du sable.
Ce volume mesurable représente l'eau de gravité, eau susceptible de s'écouler entre les particules du sol, par simple effet de la gravité.

C Résultats obtenus
Une expérience réalisée avec un sable fait de grains de taille moyenne, avec un sable fin et avec des graviers,a fourni les résultats indiqués dans le tableau. Les schémas permettent de rendre compte, à l'échelle microscopique, de ces résultats.

roches

V0 (cm3)

V1 (cm3)

V2 (cm3)

graviers

50

22,5

20

sable fin

50

15,1

11,5

sable moyen

50

19,2

15,3


A. État du sable à saturation d'eau (observation microscopique)
B. État du sable après écoulement libre de l'eau (observation microscopique)

Document 3b

argile
sable
calcaire
granite

porosité (L/m3)

400
300
50
25

perméabilité (m/s)

10-8
10-5
10-4
10-8

DOCUMENT 4

Document 4a
UNE POLLUTION MINÉRALE

Dans la région de Mulhouse existent de nombreux terrils de chlorure de sodium, résidus de l'extraction de la potasse d'Alsace. Dans le même secteur l'industrie chimique rejette du sulfate de fer.

RÉSULTATS DES ANALYSES DE L'EAU DANS LA NAPPE

aval des terrils
20 km
Colmar
Strasbourg
NaCl
15 à 80 g/L
500 mg/L
300 mg/L
80 à 160 mg/L
SO42-
10 à 20 g/L
1,9 g/L
à 6 km
en aval
fer
50 à 10 g/L
1,5 g/L
à 6 km
an aval

Document 4b
Les graphiques suivants représentent respectivement l'évolution de la pollution du Rhin par les chlorures entre mai et août 1968, par l'ammoniaque et par les métaux lourds (plomb, arsenic, mercure) au cours de périodes plus longues. Depuis 1970, des mesures internationales de traitement des eaux usées ont été prises concernant ce fleuve par les pays riverains.


in La Recherche, n° spécial; L'eau, mai 1990

DOCUMENT 5


Document 5a


Document 5b


Document 5c


Document 5d


Document 5e


Document 5f

 

DOCUMENT A

L'ALIMENTATION DES NAPPES SOUTERRAINES

DOCUMENT B
L'ALIMENTATION EN EAU D'UNE VILLE

DOCUMENT C
QU'EST-CE QU'UNE NAPPE SOUTERRAINE ?

 

Corrigé et barème officiel de correction

VOLET 1

Première épreuve (sur un total de 8 points)

Ces 8 points seront distribués de la façon suivante lorsque les notions auront été énoncées, d'une manière ou d'une autre.

l - Une nappe phréatique se forme par accumulation des eaux d'infiltration dans une couche de roches perméables, l'aquifère, située au-dessus d'une couche imperméable qui empêche l'eau de descendre davantage. (O,5 point).
Le niveau supérieur atteint par l'eau varie au cours des saisons ; il est plus haut en hiver qu'en été. Cette nappe alimente des sources quand elle recoupe la topographie. (O,5 point)

2
2.1- Ce montage est une maquette (un modèle, une modélisation) de nappe phréatique. (O,25 point)
Ses intérêts : (O,25 point par élément cité, dans la limite de O,5 point)
- visualisation en trois dimensions d'un phénomène invisible car il se produit sous la surface du sol ;
- compréhension des mécanismes de fonctionnement d'une nappe phréatique ;
- réalisation des mesures du débit ;
- possibilité de faire varier les roches constitutives de l'aquifère.

Ses limites ; impossibilité de prendre en considération la grandeur réelle. (O,25 point)

2.2 - Le niveau piézométrique d'une nappe phréatique correspond au niveau supérieur de l'eau dans cette nappe. (O,25 point)

2.3 Lorsque le robinet R2 est fermé, on établit l'alimentation de la nappe qui est alors prisonnière. On peut visualiser son allure dans l'aquifère : le niveau piézométrique est horizontal. (0,25 point) Lorsque l'on ouvre le robinet R2, qui représente une source, or effectue un drainage de la nappe qui s'écoule (vidange). On observe une modification du niveau piézométrique qui s'incline progressivement vers la sortie selon un tracé "parabolique". (O,50 point)

3
3.1 - On attend la production d'un schéma du type de celui figuré ci dessous. Tous les termes de la légende sont exigibles. (l point)

3.2
a) La porosité totale est la quantité d'eau contenue dans les pores de la roche. La porosité efficace est la quantité d'eau mobile contenue dans la roche, c'est-à-dire celle qui peut être prélevée. (0,25 point)
b) Les schémas montrent que l'eau remplit tous les pores de la roche : c'est la porosité totale. Mais l'eau reste prisonnières des pores les plus petits par adsorption. Seule l'eau contenue dans les gros pores circule et constitue la porosité efficace. (0,25 points)

3.3 - On appréciera que les résultats des calculs soient.exprimés sous la forme du tableau suivant : (0,5 point)

roches

porosité totale = V1/V0 x 100
porosité efficace = V2/V0 x 100

graviers

45%
40%

sable fin

30,2%
23%

sable moyen

38,4%
30,6%

L'exploitation du tableau montre que le gravier est un meilleur aquifère que le sable moyen qui est lui même meilleur que le sable fin. Cette propriété de la roche semble liée à la grosseur des grains qui 1; constituent. (0,25 point)

3.4. On attend la construction d'un graphique du type suivant: 0,5 point

 

3.5 - Seules les roches de perméabilité supérieure à 10-5 m/s sont de bons aquifères. On peut donc éliminer l'argile et le granite. Entre le calcaire et le sable, la porosité fait la différence : le sable qui a une plus grande porosité contient plus d'eau à volume égal. Il est donc meilleur aquifère que le calcaire. (0,25 points)

4
4.1 - La pollution du ,Rhin par les chlorures est un résidu du fonctionnement des usines de potasse d'Alsace. Pendant les grèves du mois de mai 1968, il y a eu une diminution conséquente de cette pollution. La poursuite des rejets entraînera une augmentation de la teneur en chlore de la nappe et une augmentation de la masse polluée. (0,5 point) ...

4.2- Entre 1960 et 1975, la pollution du Rhin #ar l'ammoniaque a été irrégulière mais n'est jamais descendue au-dessous.de lmg/L. A partir de 1972, on observe une diminution de la concentration en ammoniaque d'abord très rapide jusqu'en 1975, puis plus lente entre1975 et1980. ( 0,25 point)
Pour les métaux lourds, l'augmentation a été régulière de 1900 é 1958 pour le plomb et pour l'arsenic, et jusqu'en1970 pour le mercure. A partir de ces dates, on observe une tendance inverse, rapide pou] l'arsenic et le mercure, plus lente pour le plomb. (0,25 point) L'augmentation de la pollution dans le fleuve a suivi le développement économique. Les années 70, suite probablement aux mesurer de traitement des eaux usées, ont permis de faire diminue: considérablement la pollution. Toutefois la diminution du taux de plomb est très lente et la concentration du mercure est encore supérieure à ce qu'elle était en 1930. Les pollutions par le plomb et l'arsenic on commencé à baisser dés 1958. Elles ne sont donc pas liées uniquement ami eaux usées, surtout en ce qui concerne le plomb dont le taux de décroissance ne change pas après 1970. (O,75 point)

4.3- Le traitement des eaux usées est une mesure efficace sur la diminution régulière de la concentration des divers polluants. Mais ~il ~ faut cependant beaucoup de temps pour que les concentrations en polluants reviennent à un niveau tolérable. (O,25 point)

Volet 1, Deuxième épreuve (sur un total de 4 points)

1- L'enseignant a proposé ce travail dans le but de faire surgir les représentations ou conceptions des élèves. Cela lui permet de déceler les notions acquises et les erreurs (obstacles) à corriger. Il pourra alors établir une succession de travaux appropriés. (1,5 point)

2 - Notions scientifiques acquises : (1,75 point)
l'eau va dans la terre et les racines (tous sauf peut-être le 5f), l'eau va dans la plante (5a, 5c), l'eau permet à la plante de pousser (5a, 5d), l'eau s'évapore (5f).

3 - Erreurs repérables (O,75 point). On attend la citation de trois erreurs clairement décelables comme :
les racines sont indépendantes du tronc (5b), les racines sont citées mais pas figurées (5c, 5d), les racines ne sont ni citées ni figurées (5f).

VOLET 2 (sur un total de 8 points)

1- On attend du candidat qu'il avance deux des trois propositions du type suivant ; (1 point)
- faire surgir les représentations en posant la question " D'où vient l'eau que nous.buvons ? " et instaurer un débat dans la classe (appel aux représentations des élèves) ;
- présenter des articles de journaux ou un enregistrement vidéo relatif à un problème de pollution de l'eau (exploitation d'un événement médiatique) ;
- réaliser la visite d'une usine de traitement de l'eau potable Ou d'une station d'épuration (contact avec le réel).

2 (2 points)
Au cycle 3. Les grands objectifs d'éducation que l'on peut chercher à atteindre à travers ce travail sont :
- faire prendre conscience de l'importance de l'eau dans notre vie, de la complexité des installations d'adduction d'eau et des traitements de l'eau potable, donc du coût de l'eau ;
- construire des comportements d'économie et de respect de l 'eau et de l'environnement ;
- développer une attitude de responsabilité chez l'enfant dans le cadre d'une éducation à la citoyenneté.

3 - L'analyse des trois documents doit être réalisée afin de dégager :
- pour le document A (1,25 point) :

. comme notions scientifiques : l'eau des nappes souterraines ne représente qu'une fraction de la quantité de l'eau reçue ; l'autre fraction ruisselle, s'évapore ou sert à alimenter les plantes ;

. comme compétences transversales importantes : apprendre à légender un schéma et à utiliser un code, savoir lire et interpréter un schéma ;

- pour le document B (1 point) :

, comme notions scientifiques : l'eau qui alimente une ville provient des cours d'eau ou des nappes souterraines ;

, comme compétences transversales importantes : savoir lire et interpréter un schéma ;

- pour le document C (1,25 point) :

, comme notions scientifiques :l'eau d'une nappe souterraine remplit les vides entre les grains ; plus il y a d'eau dans la nappe, plus le niveau de celle-ci est élevé ;

, comme compétences transversales importantes : savoir interpréter une expérience, savoir comprendre et utiliser un modèle pour expliquer la réalité.

4 (1,5 point)
Il paraît pertinent de proposer une progression en deux points.
Point 1 : "Les sources d'approvisionnement en eau".
Il repose sur l'exploitation du document B qui montre que l'eau est pompée dans le sol et dans les cours d'eau et qui révèle la complexité du travail qui doit être accompli pour assurer l'alimentation en eau des populations.

Point 2 : "L'alimentation des sources d'approvisionnement".
Avec le document A, on voit que l'eau de pluie alimente nos sources d'approvisionnement. Avec le document C, on étudie plus spécifiquement ce qui se,passe sous la surface du sol, au niveau des nappes phréatiques.

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