Le système nerveux végétatif

Précis de physiologie, Calas et al., 1997, Doin

Le système nerveux végétatif (SNV) innerve les muscles lisses, les glandes et le cœur.

Il interpénètre étroitement le système nerveux somatique, notamment au niveau des centres. Un cas typique par exemple est la sensation douloureuse due à une mauvaise circulation du sang au niveau des coronaires (ischémie cardiaque) et ressentie (douleur dite "rapportée") au niveau des épaules ou du bras. On pense que le mécanisme physiologique serait une convergence des fibres nociceptives viscérales stimulées et des fibres sensitives des muscles striés douloureux, sur le corps cellulaire d'un même neurone médullaire ; les neurones sensitifs étant tous les deux des neurones en T dont le corps cellulaire se trouve dans les ganglions spinaux.

Les récepteurs sont disséminés dans tous les viscères (chémorécepteurs, mécanorécepteurs...). Ils sont reliés par des fibres afférentes discrètes qui peuvent emprunter les mêmes nerfs que les fibres efférentes, de plus gros diamètre et plus nombreuses. Au niveau des centres, le schéma classique comprend 3 neurones: le neurone sensitif (en T) est en contact (direct ou indirect) avec un neurone médullaire (qualifié de neurone pré-ganglionnaire) dont le prolongement (myélinisé) se poursuit jusqu'à un ganglion végétatif où il établit un relais avec un neurone périphérique nu (qualifié de post-ganglionnaire) qui innerve l'organe végétatif. On distingue classiquement le système sympathique (ou orthosympathique: OS) et un système parasympathique. Les neurones préganglionnaires de l'OS sont situés dans la corne latérale de la moelle épinière dorsale et lombaire (vertèbres T1 à L3) et les relais ganglionnaires se font dans une double chaîne symétrique ganglionnaire orthosympathique qui court de part et d'autre de la colonne vertébrale. Les neurones préganglionnaires du PS sont situés dans le tronc cérébral, et empruntent alors les nerfs crâniens III, VII, IX et X et la moelle sacrée et leurs prolongements forment alors le nerf pelvien. Les ganglions du PS sont situés au voisinage direct des organes végétatifs. Au niveau ganglionnaire le neurotransmetteur est très généralement l'acétylcholine avec des récepteurs de type nicotinique (la nicotine se fixe sur ces récepteurs et joue le même rôle que l'actétylcholine: c'est un agoniste). Au niveau de la terminaison post-ganglionnaire l'OS sécrète habituellement la noradrénaline (avec des récepteurs de type alpha ou bêta selon les organes et donc avec des rôles différents pour un même type de neurotransmetteur) alors que le PS sécrète l'acétylcholine mais les récepteurs sont de type muscariniques (la muscarine est alors un agoniste).
Le système nerveux végétatif présente habituellement une activité spontanée au repos (tonus au sens large).

Effets de l'activité du système nerveux végétatif
organes végétatifs
effecteurs
PS
OS
effet
récepteurs
adrénergiques

œil

muscle radiaire de l'iris

contraction (dilate la pupille) mydriase
alpha (alpha1)

sphincter de l'iris

contraction (myosis)

ß

muscle ciliaire

contraction (accommodation)
relâchement (vision de loin)

cœur

nœud sinuso-auriculaire

diminue la fréquence (chronotrope -) arrêt vagal
augmente la fréquence (chronotrope +)
ß (ß1>> alpha1)

oreillettes

diminue la contractibilité (ionotrope-)

ß

nœud auriculo-ventriculaire

diminue la vitesse de conduction (dromotrope -)
augmente la vitesse de conduction (dromotrope +)
ß

ventricules

augmente la contractibilité et la vitesse de conduction
ß

artères

coronaires

dilatation
constriction

ou dilatation

alpha (alpha1)

ß1

peau et muqueuses

constriction
alpha 1

muscle squelettique

dilatation (par adrénaline circulante)

ou constriction

ß2

alpha 1

viscères abdominaux et reins

constriction
alpha1

cerveau

dilatation (?)
constriction (?)
alpha (alpha1)

pénis ou clitoris

dilatation (cause l'érection)
constriction
alpha

veines

constriction
alpha (alpha2)

poumons

muscle bronchique

contraction
relaxation
ß2

glandes bronchiques

sécrétion
inhibition de la sécrétion (?)

glandes salivaires

sécrétion abondante
faible sécrétion muqueuse
ß2, alpha2 (sécrétion d'amylase)

tube digestif

motilité

augmentation
diminution
alpha et ß

sphincters

relâchement
contraction
alpha1

glandes digestives

stimulation
inhibition
ß

vésicule biliaire et canal cholédoque

contraction
relâchement

foie

glycogénolyse, néoglucogénèse
ß (ß2)

pancréas

glande exocrine

stimulation de la sécrétion
diminution de la sécrétion
alpha

glande endocrine

stimulation de la sécrétion d'insuline
inhibition de la sécrétion d'insuline, stimulation de la sécrétion de glucagon
alpha (alpha 2)

cellules adipeuses

lipolyse
ß (ß1)

vessie

muscle épais (détrusor)

contraction
relâchement
ß (ß2)

trigone (sphincter interne)

contraction
alpha (alpha 1)

utérus

variable
contraction (durant la grossesse) sinon relâchement (suivant les espèces)
alpha

vésicule séminale, canaux déférents

contraction (éjaculation)
ß

peau

muscles piloérecteurs

contraction
alpha

glandes sudoripares

sécrétion généralisée (cholinergique) ou localisée (paume de la main) adrénergique