Les 5 sens et les autres... didactique

1. Sujet CRPE

Corse 1992, Deuxième volet , ( 8 points)

Compte rendu d'une séquence dans la classe A le sujet de la séquence porte sur l'œil. Celle séquence s'intègre dans une progression sur les organes des sens.
La maîtresse interroge les enfants sur le rôle des sourcils. Un élève est appelé au tableau ; la maîtresse verse quelques gouttes d'eau sur le front de l'enfant. L'eau est déviée sur le côté par les sourcils. Les enfants observent et explicitent verbalement leur observation. Même travail sur le rôle des cils.
Dans un second temps, les enfants disposent d'un œil de bœuf par groupe de quatre. L'observation est faite oralement. L'institutrice ordonne les réponses des enfants sur le tableau (forme, couleur, etc.).
La dissection est faite par la maîtresse dans chaque groupe. Chacun commente en suivant les consignes ; les mots nouveaux sont écrits au tableau. En manipulant, certains enfants constatent qu'ils voient leur doigt au travers de la pupille, Extension de l'observation à tous les groupes.
Les élèves dessinent la face antérieure du globe oculaire et la légendent.
La séquence se termine par un court résumé établi par les enfants.

Questions
1. Dans quel cycle cette séquence a-t-elle été faite ? Pouvez-vous affiner votre réponse en fonction du niveau de formulation du concept ?
2. Imaginez et faites le dessin d'observation que les élèves ont eu à réaliser.
3. Grâce à l'observation et la manipulation réelle d'un œil de bœuf, quelles sont à votre avis les notions que les enfants vont acquérir et qu'ils n'auraient pas pu s'approprier avec une leçon faite à partir des représentations schématiques de l'œil ?
4. D'une manière générale, quelles sont les étapes qui caractérisent une démarche d'observation ?

Eléments de correction

1. en 2000 cette séquence semble hétérogène : la petite démonstration sur le rôle des sourcils et des cils est plutôt du cycle 1, l'observation de l'œil et son dessin d'observation en vue externe plutôt du cycle 2 et enfin sa dissection par l'institutrice et les expériences sur la vision du cycle 3.
En se reportant aux programmes de 1995 on peut proposer avec les objectifs spécifiques de cette séance les formulations suivantes:
- cycle 1: je vois par mes deux yeux
- cycle 2: les deux yeux sont les organes du sens de la vue. Ils sont reliés au cerveau qui interprète ce que nous voyons et nous présente une image du monde qui nous entoure.
-cycle 3: les yeux sont les organes de la vue. Ils ont une structure complexe et comprennent:
* des parties protectrices (paupières, cornée, glandes produisant les larmes....)
* une partie sensible (rétine) en liaison avec le cerveau par le nerf optique
* des parties qui permettent le mouvement de l'œil (muscles) et l'accommodation (cristallin) qui est la faculté d'adaptation de l'œil à une vision de loin ou de près.

2. voir Tavernier, Guide du maître, 1976, p 95 : muscles oculomoteurs, sclérotique (enveloppe blanche très résistante et souple, protectrice), cornée, pupille, iris.

3.L'observation-manipulation permet:
* une mémorisation qui est difficilement évaluable mais qui semble plus forte qu'avec les photos et les dessins
* l'appréciation des volumes et des formes (œil sphérique tout d'abord....)
* l'appréciation des textures, de la fragilité, de le consistance des différents tissus : ce qui ne peut se connaître que par les sens et qui n'est pas vraiment communicable
* une certaine compréhension des mouvements de l'œil et du rôle des muscles que l'on peut difficilement appréhender sur un dessin. Cette partie peut plutôt se faire sur l'œil en place ce qui est plus facile sur un lapin que sur un bœuf.
* sur le lapin il est assez facile de dégager les deux yeux, les nerfs optiques jusqu'à leur point de croisement et de voir leur liaison avec le cerveau tout proche dont l'extrémité des deux hémisphères peut être dégagée.

4.La démarche d'observation prise au sens actuel pourrait être qualifiée de démarche expérimentale d'observation : observer pour comprendre, pour apprendre.
* le problème est ici la connaissance de la structure de l'œil qui n'est pas vraiment mis en rapport avec la vision mais ceci peut être fait
* les hypothèses implicites sont les présupposés des enfants, rarement exprimés ou uniquement par oral,
* l'expérience est la dissection-manipulation qui valide ou invalide (jugement) pour chaque élève ses propres "représentations"
* la conclusion est individuelle lors d'un dessin d'observation et met en place les concepts scientifiques et collective si le maître conclut par un schéma récapitulatif sur la structure de l'œil.
N.B. Cette méthode pédagogique n'a d'expérimental que le nom comme je ne cesse de le répéter mais je crois que cette confrontation au réel est une bonne méthode d'apprentissage.

2. Des séquences d'éveil par les activités scientifiques

(d'après Tavernier, 1976, guide du maître p 92-96, fiches de l'élève; deuxième niveau; fiches 7.1, 7.2, 7.3, 8.1 et 8.2)

Connaître avec les yeux

MATÉRIEL

Les fiches de l'élève " Le corps humain", 2e niveau, n° 8 " Des yeux bien placés" et n° 7 " Que vois- tu ?".

DÉROULEMENT POSSIBLE

Les travaux proposés ci-dessous représentent plusieurs séquences de classe.

Si nous étions aveugles...

Un bref entretien permet d'expliciter la richesse et la limite des informations fournies par la vue. On voit la forme, la couleur, on évalue les distances. Mais on ne voit pas derrière soi, on ne voit pas quand on a les yeux fermés ou quand on est dans l'obscurité. Pour observer un détail, on fixe le regard. Les yeux peuvent aussi exprimer les émotions : colère, joie, tristesse...
Un exercice de vocabulaire permet de chercher tous les qualificatifs applicables au regard : moqueur, perçant, vif, morne, attentif...

On voit sur les côtés

Que fait- on pour regarder sur les côtés ? Si les yeux restent immobiles, on voit sur les côtés, mais tout paraît flou. Pour voir nettement, il faut tourner la tête, tourner les yeux, ou faire les deux mouvements à la fois, de manière à diriger son regard vers l'objet et bien le fixer.

Jusqu'où voit- on ? Plusieurs méthodes se complètent :
- Le corps immobile, regarder droit devant soi sans bouger les yeux et faire l'inventaire de tout ce qu'on voit, net ou flou.
- Écarter les bras à l'horizontale, puis les déplacer lentement vers l'arrière. Noter le moment à partir duquel on ne voit plus les pouces remuer. On peut faire la même chose en partant de la position " garde-à-vous" et en soulevant progressivement les bras vers le haut.
- Se mettre par deux. L'expérimentateur déplace lentement un crayon au-dessus de la tête de son camarade, de l'arrière vers l'avant et dans le plan de symétrie du corps.
- Se boucher un œil avec la main. On fait disparaître une partie de l'espace visible.

Au terme de ces essais, un bilan est établi d'appeler champ visuel toute la partie de l'espace visible dans une position donnée, le regard étant immobile. Chaque œil a son champ visuel, plus étendu vers le bord externe que 8u côté du nez, plus vaste vers le bas que vers le haut, plus large dans le sens horizontal que dans le sens vertical.


Le champ visuel de l'homme.

Voir avec deux yeux

Les deux yeux se déplacent en même temps.
Pour le montrer, un enfant face à la classe place une ardoise ou un cahier sur l'arête de son nez dans le plan de symétrie. Vous lui demandez de tourner le regard (et non la tête) pour fixer un objet situé à sa droite. Les enfants constatent que l'œil gauche se tourne aussi vers la droite, bien que son regard soit arrêté par l'écran. L'expérience est refaite par tous les enfants groupés deux à deux.
A l'inverse des bras ou des jambes qui peuvent effectuer des mouvements différents à droite ou à gauche, les yeux sont étroitement solidaires dans leurs déplacements.

La main trouée.
Chaque enfant enroule une feuille de papier pour construire un tube de 3 cm de diamètre et 30 cm de long environ. Il le place devant son œil gauche et approche sa main droite à 15 cm environ de l'œil droit, la paume tournée vers le visage, la tranche de la main touchant le tube.
Il ferme l'œil droit. Que voit-il ?
Il ferme l'œil gauche. Que voit-il ?
Il ouvre les deux yeux à la fois. Que voit-il ?

Vous pouvez donner comme consigne de dessiner, cela préserve pour chacun le plaisir de la découverte.

Vises- tu bien ?
C'est une recherche individuelle comme la précédente. Chaque enfant trace un cercle d'un demi-centimètre de diamètre sur une feuille blanche à plat sur sa table. Il se recule suffisamment pour atteindre cette cible avec le bras tendu. Il vise le cercle et cherche à y placer la pointe d'un stylo feutre qui laisse une trace à chaque contact. Il utilise un stylo bleu quand il regarde avec l'œil droit, rouge quand il regarde avec l'œil gauche, vert quand il regarde avec les deux yeux. La répartition des points montre que l'on vise mieux avec les deux yeux. La vision des deux yeux permet d'apprécier les distances avec plus de précision.

Es- tu gaucher ou droitier de l'œil ?
De même qu'on a très généralement une main dominante, on a un œil dominant (qui n'est pas toujours du même côté que la main). Chaque enfant peut faire une expérience simple pour savoir s'il est droitier ou gaucher de l'œil. Les deux yeux ouverts, il vise, avec l'index ou la pointe du crayon, au bout du bras tendu, un objet situé à une distance de 2 à 4 mètres environ. Sans faire le moindre déplacement, il ferme un œil, puis l'autre. Il constate que la coïncidence entre le doigt et l'objet visé ne se fait que pour un œil : c'est l'œil dominant.

Des yeux bien placés.
La fiche "Le corps humain", 2e niveau, n° 8 permet compléter les découvertes précédentes et fait découvrir aux enfants un mode de représentation du champ visuel. Un entretien conduit à dégager quelques notions biologiques. Les animaux chassés ont souvent, comme moineau ou la gazelle, les yeux placés latéralement ; leur champ visuel est très ouvert, ce qui leur permet déceler la présence éventuelle d'ennemis dans une vaste partie de l'espace ; leur vision binoculaire est, par contre très réduite. Ce fait est accentué chez la bécasse qui peut voir même derrière elle (l'angle mort au niveau de son bec n'est pas gênant : elle détecte ses proies dans la vase, sans les voir, grâce aux extrémités sensibles de son bec). Les animaux chasseurs comme le hibou, le lynx ou la chouette d'Acadie doivent bien viser leur proie, évaluer la distance avec précision pour réussir leur capture. Leur champ de vision binoculaire étendu leur procure une meilleure perception du relief et des distances.
On peut prolonger le travail sur cette fiche en demandant aux enfants de dessiner leur propre champ visuel. Pour cela, ils utiliseront le mode de représentation employé sur la fiche.

Que vois-tu ?

La fiche " Le corps humain", 2e niveau, n° 7 peut donner lieu à un travail autonome suivi d'un entretien.
La question A reprend des observations déjà faites : nécessité de fixer pour voir nettement et donc de mouvoir les yeux au cours d'une lecture.
La question B permet de détecter éventuellement un défaut de la vue, l'astigmatisme. Ainsi, Pierre-Jean, astigmate des deux yeux,voit flous les rayons 1, 5, 7 et 11 lorsqu'il ôte ses lunettes.
La question C propose un jeu amusant dont l'explication n'est pas accessible à l'école élémentaire. Le test oblige chaque œil à fournir une image différente. Le cerveau reçoit donc deux messages différents alors qu'habituellement il reçoit deux messages presque identiques. La sensation perçue étant toujours celle d'une image unique, dans les deux cas, les messages sont superposés. Le phénomène est le même que dans le jeu de la " main trouée" (p. g2). Les questions D, E, F et G présentent plusieurs jeux reposant sur des illusions d'optique. L'enfant doit répondre, dans un premier temps, sans avoir recours à des instruments de mesure, pas même à une règle.
A ces questions, les enfants font parfois des réponses savoureuses : à la question E, Philippe a répondu : « on voit l'ombre du papillon ». A la première partie de la question F, des élèves de C.M.l ont répondu : « je vois deux têtes ou un vase »,« deux personnages amoureux qui vont s'embrasser », « un vase qui empêche deux personnes de s'embrasser ».

Le poisson rentre dans son bocal. La figure 3 présente un jeu facile à réaliser par les enfants. Ils dessinent un poisson sur une face du carton, un bocal sur l'autre. En faisant tourner le carton grâce aux fils préalablement torsadés, on voit le poisson dans le bocal. « C'est parce que ça tourne vite, on n'a pas le temps d'oublier le poisson et on voit déjà le bocal. » Cette explication est satisfaisante. Il s'agit, en effet, du phénomène de persistance des impressions lumineuses. C'est le principe du cinéma.

Remarque : cette interprétation n'est plus l'interprétation scientifique actuelle : voir cours "je vois": la perception rétinienne n'est que de quelques millisecondes et l'œil capte bien plusieurs images et c'est le cerveau qui donne l'impression du mouvement.

Jouons à l'oculiste

Certains enfants, au fond de la classe, voient mal ce qui est écrit au tableau. Profitez de l'occasion pour déterminer l'acuité visuelle à l'aide d'une planche d'opticien.
Certains élèves portent des lunettes. Tous n'ont pas des verres identiques; parfois même les deux verres d'une même paire sont différents. En effet, les lunettes servent à améliorer la vue ; or, il existe plusieurs sortes de défauts de la vision et, souvent, un œil voit mieux que l'autre.

L'œil, comment est- ce fait ?

En se regardant dans une glace ou en regardant l'œil d'un camarade, chaque enfant dessine un œil tel qu'il le voit Les remarques sont nombreuses : « Je me vois dans le rond noir de ses yeux ». « Le rond noir devient quelquefois plus petit »... Il est indispensable de préciser le vocabulaire (iris, pupille, blanc de l'œil, paupières, cils, arcades sourcilières, sourcils).
Un entretien permet de préciser le rôle des différents organes annexes de l'œil. Diverses situations sont alors évoquées : quand on se promène sous la pluie, l'eau coule sur les sourcils et n'entre pas dans les yeux. La démonstration peut en être faite en faisant couler une goutte d'eau sur le front. Quand un objet s'approche de l'œil, les paupières se ferment et le protègent.
L'élargissement de la pupille amène parfois un enfant à faire la comparaison avec l'œil du chat. « Quand il y a du soleil, c'est un trait; quand il fait sombre, ça forme un gros rond noir ». Des essais permettent de vérifier que la pupille change en effet de diamètre suivant l'intensité de la lumière. Une expérience simple permet de montrer en outre que les deux pupilles s'élargissent ou se rétrécissent en même temps : regarder une source lumineuse, les deux pupilles sont toutes petites; couvrir un œil avec la main en regardant toujours la source lumineuse, la pupille de l'œil libre s'élargit au lieu de se rétrécir (elle suit le réflexe de l'autre œil) ; dégager l'œil fermé, en regardant toujours la lumière, les deux pupilles se rétrécissent brusquement.

« J'aimerais savoir comment c'est fait dedans.» Si les enfants le demandent, vous pouvez satisfaire leur curiosité en leur proposant des yeux de vache (à demander chez le boucher) ou des yeux de lapin. Cette observation leur plaît généralement. Ils font des découvertes qui les surprennent. Mais ces recherches ne permettent absolument pas de comprendre comment on voit.

Voici les principales observations faites par les enfants :
- L'œil est sphérique.
- Un cordon blanc sort en arrière ; c'est le nerf optique.
- Le globe oculaire est entouré d'une membrane très résistante (des ciseaux pointus sont nécessaires pour la percer, mais attention à ne pas se blesser).
- L'œil est rempli d'une gelée transparente.
- Dans l'œil il y a une lentille transparente très dure, le cristallin, qui grossit comme une loupe.
- La pupille est un trou par où la lumière entre dans l'œil.

OBJECTIFS

- La vue nous donne des informations précises sur des objets même éloignés.
- Le regard simultané des deux yeux nous permet d'évaluer la distance de l'objet.
- Nos yeux nous trompent quelquefois (illusion d'optique).

QUE VOIS-TU ?

A - Place-toi en face d'un camarade qui lit. Bouge-t-il sa tête ? ......................Peut-il lire plusieurs lignes sans bouger la tête ?............. Bouge-t-il les yeux ?............. Peut-il lire plusieurs lignes sans bouger les yeux ? ............; Fixe le mot camarade de la première ligne et ne bouge surtout pas les yeux. Vois-tu nettement tous les autres mots ? ......... Souligne en rouge les mots que tu vois nettement. Que fais-tu pour voir nettement tous les mots d'une ligne ? ..........

B - Fixe le centre de la roue :
- avec l'œil droit
- avec l'œil gauche
- avec les deux yeux.
Y a-t-il des rayons que tu vois flou ?
Si oui, indique-les sur le tableau par leur numéro

Si tu portes des lunettes, regarde chaque fois :
- sans tes lunettes
- avec tes lunettes.

rayons vus flous

œil droit

œil gauche

deux yeux

sans lunettes

avec lunettes

C - Place la tranche de ton cahier le long de la ligne A et tiens-le verticalement. Appuie ton front et ton nez sur le bord du cahier et regarde les dessins.

1. Ferme ton œil droit. Que vois-tu ?

2. Ferme ton œil gauche. Que vois-tu ?

3. Ouvre les deux yeux en même temps et fixe longuement les dessins. Dans le cadre, dessine ce que tu vois.

D - Regarde ces dessins.
1. Dessine dans le cadre les lignes a et b.
2. Dessine dans le cadre la figure qui est dans les cercles

3. Que vois-tu plus grand : le bord du chapeau ou sa hauteur ?
4. Que vois-tu plus grand : le petit carré blanc ou le petit carré noir ?
5. Une des 4 lignes droites se prolonge derrière la bande. Laquelle ?

D (suite) A l'aide d'une règle et d'une bande de papier pour prendre des repères, contrôle si tes réponses sont justes ou fausses et remplis le tableau suivant :

juste

faux

explique

1

2

3

4

5

E - Fixe avec attention le corps du papillon jusqu'à ce que tu ressentes de la fatigue : puis fixe le centre du rectangle blanc. Que vois-tu ?

F - Que vois-tu ?

Regarde le dessin
ci-dessus et colorie
le tuyau que tu vois

G - On peut dessiner des objets qui ne peuvent pas exister

Combien y-a-t-il de bâtons ?

Avec trois baguettes,
essaie de fabriquer cet objet.
Est-ce possible ?

DES YEUX BIEN PLACES

A - Voici un hibou, un moineau, et la représentation de leur champ visuel (les deux gros points noirs représentent les deux yeux)

B. Observe la position des yeux de la gazelle et celle des yeux du lynx.

1. Dessine le champ visuel de chacun de ces deux animaux.
2. D'après leur champ visuel, peux-tu imaginer quelques aspects de leur comportement ?
La gazelle....

Le lynx...

1. Écris les noms hibou et moineau dans les cases qui conviennent.

C. Voici le champ visuel de la bécasse

Que remarques-tu ?

Est-ce un avantage ? Pourquoi ?

2. Colorie en jaune le champ visuel de l'œil droit, en rouge le champ visuel de l'œil gauche. Que remarques-tu ?

 

3. Le moineau cherche sa nourriture sur la pelouse. Il est continuellement sur le qui-vive et prêt à fuir à la moindre alerte. Les caractères de son champ visuel sont-ils un avantage pour lui ?

Pourquoi ?

4. Les grands yeux du hibou sont pratiquement fixes. Comment peut-il faire pour voir sur les côtés et derrière lui ?

D. Pour capturer une jeune chouette d'Acadie, il suffit, dit-on, de fixer son attention en agitant une main devant elle, puis d'avancer lentement l'autre main par derrière pour la saisir.
A ton avis, son champ visuel ressemble-t-il à celui du hibou , du moineau ou de la bécasse ? Explique ta réponse.

5. Perché sur un arbre, le hibou surveille son terrain de chasse. Dès qu'il aperçoit un campagnol, il évalue avec précision la distance à franchir pour capturer sa proie.
Qu'est-ce qui lui permet d'avoir une vision aussi précise ?

Quelles sont d'après vous les qualités et les défauts de ces séances ? Quels sont les éléments que vous souhaiteriez garder pour une séquence de l'an 2000 ! ?

3. Des livres d'activités

Les sciences dès la maternelle, Denise Chauvel et Viviane Michel, Retz, 1990
Un court extrait :
« Quelques expériences
- Regarder l'œil d'un autre enfant en l'éclairant avec une lampe, puis le regarder dans la demi-obscurité. L'enfant observe le changement produit et constate que le petit rond (la pupille) change de dimension. Elle se dilate, grandit dans l'obscurité, se rétrécit à la lumière.
- Décrire son champ de vision avec les deux yeux. Dire ce que l'on voit le plus loin à gauche, puis le plus loin à droite, sans bouger la tête. Le faire ensuite avec un œil fermé, puis avec l'autre. »

Les sciences à l'école primaire, Isabelle Bourdial et Catherine Vialles, Retz, 1996
Un extrait:
« Les explorateurs de l'œil
L'exploration se mène à deux : le patient et l'oculiste, en inversant alternativement les rôles. La mission est simple : dessiner et légender l'œil de son voisin avec le plus de précision possible. Profitez-en pour nommer les différentes parties et préciser leur fonction.
- Le patient doit, en palpant le tour de son œil, délimiter les orbites, l'arcade sourcilière (soulignez l'utilité des sourcils : dévier la sueur ou d'autres liquides inopportuns pour les éloigner de nos précieux organes, et des cils, qui filtrent les éventuelles poussières).
- L'œil est fragile, certes, mais bien protégé par ses deux paupières, inférieure et supérieure : vérifiez-le immédiatement par cette petite expérience. L'oculiste tape dans ses mains, près des yeux de son patient, et constate que les paupières se ferment automatiquement au moindre danger !
- Nos yeux sont mobiles, mais (sauf exception) ils se déplacent en même temps. L'oculiste pourra s'en rendre compte en manipulant un crayon devant son patient, qui doit le suivre des yeux sans bouger la tête. Plus étonnant encore, demandez aux patients de placer la tranche d'un cahier sur l'arête de leur nez de façon à faire écran au champ visuel d'un œil. Renouvelez le trajet du crayon d'un seul côté du visage, vous vous apercevrez que les yeux se déplacent encore en même temps, même si l'un des deux n'a rien à voir !
- Pour finir, comparez les couleurs des iris, et observez la pupille, en son centre. Expérimentez la réaction de la pupille à la lumière : que se passe-t-il lorsque l'oculiste l'éclaire avec sa lampe de poche?
(Si vous n'en disposez pas, tentez l'expérience en demandant au patient de s'approcher d'une fenêtre, de regarder dans sa direction puis de s'en détourner, pour noter les variations de la pupille.) C'est par le trou de la pupille que la lumière pénètre dans l'œil. C'est pourquoi ce trou s'élargit s'il fait trop sombre, pour laisser passer plus de lumière, et se rétrécit en pleine clarté, pour n'en laisser traverser qu'un minimum.

La persistance rétinienne
Cette petite expérience mettra en lumière le fameux phénomène de persistance rétinienne. Placez-vous face aux enfants, et, avant d'appuyer, demandez-leur de fermer les yeux juste après le flash et de compter mentalement jusqu'à ce que la lumière disparaisse de leur tête. Chacun lèvera le doigt à ce moment précis. Les durées de persistance sont plus ou moins longues selon les rétines, mais l'expérience sera concluante pour tous : les impressions lumineuses persistent, même lorsque la lumière qui les a produites disparût, et même si l'on a fermé les yeux ! »
Remarque : cette interprétation n'est pas ce que l'on appelle la persistance rétinienne : ici c'est bien le cerveau qui continue de "voir" la lumière du flash, cette perception n'a plus rien à voir avec la rétine qui a reçu le flash (la lumière n'a agit sur la rétine pendant quelques millisecondes) et qui ne le reçoit plus. Voir cours "je vois" sur la perception rétinienne et les images cinématographiques où c'est encore le cerveau qui donne l'impression de mouvement.

Comparez ces activités à celle proposées par Tavernier. Pouvez-vous préciser les objectifs spécifiques et les objectifs opérationnels à chaque séance ?

4. Des manuels du primaire.

Texte extrait de Colette, Sido, proposé dans le Manuel CM1, Hachette, "Pour connaître les sciences", 1991, chapitre "Capter une information".

d'après Colette, Sido

J'aimais tant l'aube qu'à trois heures et demie je m'en allais, un panier vide à chaque bras vers des terres maraîchères qui se réfugiaient dans le pli étroit de la rivière, vers les fraises, les cassis et les groseilles barbues.
A trois heures et demie, tout dormait dans un bleu originel, humide et confus, et quand je descendais le chemin de sable, le brouillard retenu par son poids baignait d'abord mes jambes, puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensibles que tout le reste de mon corps.
Je revenais à la cloche de la première messe. Mais pas avant d'avoir mangé mon saoul, pas avant d'avoir, dans les bois, décrit un grand circuit de chien qui chasse seul, et goûté l'eau de deux sources perdues, que je révérais. L'une se haussait hors de la terre par une convulsion cristalline, une sorte de sanglot, et traçait elle-même son lit sableux. Elle se décourageait aussitôt née et replongeait sous la terre. L'autre source, presque invisible, froissait l'herbe comme un serpent, s'étalait secrète au centre d'un pré où des narcisses, fleuris en ronde, attestaient seuls sa présence. La première avait goût de feuille de chêne, la seconde de fer et de tige de jacinthe... Rien qu'à parler d'elles je souhaite que leur saveur m'emplisse la bouche au moment de tout finir, et que j'emporte avec moi cette gorgée imaginaire...

+  Relève dans ce texte les mots ou groupes de mots qui expriment ce que l'auteur :
1) entend.
2) voit
3) goûte
4) sent
5) touche

+ Avec quelles parties de son corps Colette perçoit elle tout ce qui l'entoure pendant sa promenade ?

Tavernier, Bordas, CP-CE1, 1997, p 18-19 : Tu as cinq sens
(associer des étiquettes avec une phrase signifiant une sensation et des photographies représentant des organes des sens - des dessins permettant une verbalisation sur les sensations : arc-en-ciel, rose, cage avec oiseaux, hélicoptère, fruits, train, parfum, chat, oiseaux, lune, feu - un dessin présentant une illusion d'optique)

Tavernier, Bordas, CM, 1997, p 38-39: "Cinq sens pour connaître le monde"
(associer des étiquettes avec des phrases désignant des sensations, le nom des 5 sens et les verbes associés et des photos montrant une petite fille utilisant ses 5 sens - un schéma complexe à plusieurs niveaux de lecture associant un dessin des 5 organes des sens et une représentation du trajet de la sensation d'une odeur au cerveau - une liste d'activités avec notamment la transposition du schéma sur l'odorat à la vision et à l'audition -un résumé notionnel et les mots clés : organe des sens, nerfs, cerveau).

Tavernier, Enseigner la biologie et la géologie, guide du maître, 1996, p 273:
les documents proposés sont toujours les mêmes : des étiquettes à asocier avec des dessins ou des photos et un schéma complexe avec le système nerveux, schématisant ici le trajet de l'information visuelle.

Bernadette Bornancin, Nathan, Le moniteur des sciences, Fichier d'expériences n°1, fiche 1 : les sens, Fichier d'expériences n°2, fiche 1 : les yeux; des activités plus variées à faire en duo.

Que fait l'enfant ? Que fait le maître ? Comment insérer dans une séquence une telle page ? Quel temps lui consacrer ? Quelles compétences demande l'utilisation du schéma complexe ? Comment l'enfant peut-il apprendre la notion de nerf avec une telle activité ? Que proposez-vous comme support à cet apprentissage ?

5. Les programmes

cycle 1 : Découverte du monde vivant ; Découverte de son corps : dans sa globalité et ses différentes parties ;

cycle 2 : Le monde du vivant ; Le corps de l'enfant et l'éducation à la santé ; * Le corps de l'enfant (notions simples de physiologie et d'anatomie).

cycle 3: Le corps humain et l'éducation à la santé ;* Les mouvements corporels dans le sport et le travail.

Les sens ne sont étudiés pour eux-mêmes qu'en cycle 1 et cycle 2 dans la découverte du corps et du monde vivant. Ceci n'est pas vraiment réalisé dans les manuels.
Les sens ne sont pas étudiés pour eux-mêmes mais comme moyen pour les mouvements corporels dans le sport et le travail en cycle 3.

Comment concevoir une séance d'éducation physique qui intégre une étude sur les sens ?

Comment de la même manière intégrer une étude sensorielle dans une séquence sur l'alimentation (les fonctions de nutrition sont au programme du cycle 3 particulièrement) ?

D'autres idées d'intégration de séquences sensorielles:
- la lecture : de la vision à la
compréhension
- lien entre language, oralisation, verbalisation (la parole, la voix, le chant...) et sens de l'audition : écouter, entendre c'est
comprendre
- le toucher, le chaud, le froid, les
sensations tactiles : les fonctions du "bien-être épidermique".
- la souffrance et la
douleur : une histoire de sens mais pas seulement.

On peut encore réaliser la dissection d'un œil avec les élèves (c'est un choix mais je crois qu'il peut souvent être pertinent, même s'il ne saurait être question d'en faire une obligation). S'il est déconseillé de travailler sur des yeux de bœuf du fait notamment de l'encéphalite spongiforme bovine (ESB dite maladie de la vache folle) qui n'est absolument pas prouvée comme étant transmissible à l'homme et encore moins par le toucher, on peut travailler sur l'œil de lapin, qui est loin d'être exempt de maladies me direz-vous (et je suis bien d'accord) mais depuis le temps que l'homme manipule des lapins morts je crois que l'on peut continuer raisonnablement. En utilisant le TRIDACT je crois que l'on a là un bon outil. Un schéma de l'œil élaboré après une dissection prend un tout autre sens et je ne pense pas qu'il y ai quelqu'un pour nier la forte pédagogie d'un cristallin déposé sur quelques lignes de textes que l'on voit grossies à travers lui. De la même façon, expliquer la structure d'un nerf à partir du nerf optique devient nettement plus facile et l'on peut en montrer sa structure fibrillaire. Les colorations de l'iris (irisation) et la délicatesse d'une rétine sont aussi des éléments que l'on ne peut pas percevoir de la même manière sur une photo.