PARTIE 1 (8 points) - NOURRIR L'HUMANITÉ
 
Un simple clic pour mettre sous vide soi-même ses aliments


Privilégiée par les professionnels de la restauration depuis de nombreuses années, la mise sous vide est reconnue pour son efficacité. Aujourd'hui, pour permettre aux particuliers de conserver leurs produits frais jusqu'à 5 fois plus longtemps, des dispositifs de mise sous vide sont en vente. Ils permettent en quelques secondes la mise sous vide de la viande, du poisson, des légumes ...   
 

Document 1 : la mise sous vide

La mise sous vide est un mode de conservation qui permet une meilleure hygiène alimentaire. En évacuant le dioxygène elle optimise la conservation des aliments tout en préservant leurs qualités nutritionnelles et organoleptiques*.
De plus ce mode de conditionnement évite la transmission dans le réfrigérateur des odeurs qui altèrent le goût d'autres produits.

*L'apparence, l'odeur, le goût, la texture constituent les qualités organoleptiques d'un aliment ou d'une boisson.


Document 2 : durée maximale de conservation de poissons d'eau de mer depuis leur jour de pêche



Durée maximale de conservation en jours en milieu oxygéné

0°C 5°C 10 °C
Saumon
11,8 8,0 3,0
Dorade 32,0 - 8,0
Cabillaud 14,0 6,0 3,0

Source : http://www.fao.org

 

Document 3 : effet de la température sur le taux de croissance de deux populations bactériennes


Shewanella putrefaciens et Photobacterium phosphoreum sont deux bactéries très répandues en milieu marin et donc naturellement présentes en surface de la peau des poissons pêchés. Elles sont responsables de l'altération des poissons crus marquée par l'apparition d'odeurs indésirables.

Document 3a : accroissement de la population de Shewanella putrefaciens en fonction de la température



Document 3b : accroissement de la population de Photobacterium phosphoreum en fonction de la température




Source : http://www.fao.org

 

COMMENTAIRE RÉDIGÉ :

Madame X amatrice de sushis (préparation à base de poisson cru), souhaite acheter un dispositif d'emballage sous vide. En effet, la notice du dispositif utilise notamment comme argument le fait de pouvoir conserver plus longtemps du poisson cru.

Expliquez à Madame X les gains en termes de conservation que lui apportera cette technique et quelle précaution supplémentaire elle devra respecter entre l'achat du poisson et la consommation des sushis afin de garantir leur qualité.

Vous développerez votre argumentation en vous appuyant sur les documents et vos connaissances (qui intègrent entre autres les connaissances acquises dans différents champs disciplinaires).


Éléments de correction :
La mise sous vide a d'abord un action d'ISOLEMENT jouant un rôle dans la conservation de l'aliment : il isole le produit de l'oxygène de l'air (en prévenant donc l'oxydation, réalisée soit chimiquement soit sous le contrôle de microorganismes), mais aussi d'autres produits qui pourraient altérer le goût (aliment conservé dans un réfrigérateur avec de l'ail ou des oignons émettant des substances volatiles soufrées) et il isole le produit des bactéries, spores et champignons qui pourraient le contaminer. Cependant, comme il n'y a pas de stérilisation, les microorganismes déjà présents peuvent se développer, ce qui conduit à garder le produit sous vide d'air au froid pour limiter au maximum le développement des organismes qui se développent à la teméprature ordinaire et qui sont très nombreux. En effet, il existe des microorganismes psychrophiles, qui aiment le froid et se développent le plus vers 5°C, mais ils restent rares sous nos latitudes (mais peut-être pas sur le poisson qui vit dans une eau froide (ce qui est le cas des poissons de fonds qui sont de plus en plus pêchés). En absence de conservation au froid les poissons se conservent mal (un jour ?). À 10°C, la Daurade tient 8 jours et même un mois à 0°C alors que les autres poissons cités dans le tableau 2 se conservent plutôt une semaine dans un réfrifgérateur à 4-5°C et deux semaines à 0°C. Mais il s'agit probablement là de poissons entiers et non pas des muscles préparés comme dans le sushis.
Deux exemples de croissance de souches bactérienne présentes à la surface d'un poisson d'eau
de mer sont présentés dans le doc 3 et qui sont considérées comme étant les principales responsables du dégagement d'une mauvaise odeur du poisson plus très frais. On note tout d'abord que les deux espèces ont un maximum de développement à une température ordinaire (30°C pour Shewanella putrefaciens et environ 18°C pour Photobacterium phosphoreum. Dans un réfrigérateur à 4-5°C leur croissance est très faible (de l'ordre de 10%). Mais l'absence d'oxygène (par exemple à la suite de la mise sous-vide) semble est un facteur importnat qui permet de réduire fortement la croissance bactérienne ; plutôt pour les températures élevées (20-30°C) pour S. putrefaciens, et plutôt pour des températures plus fraîches (0-20°C) pour P. phosophoreum. C'est donc là que la mise sous-vide d'air couplée à la mise au froid semble être la plus efficace.
Un poisson entier (vidé, mais pas lavé) se conserve mieux qu'un filet qui a été manipulé dans une atmosphère remplie de spores et de bactéries. Il n'est pas évident que ce même filet cuit et placé directement sous-vide - après refroidissement - pourrait se conserver plus longtemps du fait de l'exposition aux germes aériens lors de la cuisson-refroidissement.
Le principal problème pour l'acheteur, surtout loin des lieux de pêche, est de savoir reconnaître la fraîcheur du poisson : œil brillant (pêche du jour), rigidité cadavérique (ultra-frais : quelques heures), absence d'odeur...


La mise sous-vide ISOLE de produits volatils odorants et des germes, PRÉSERVE les qualités physico-chimiques, DIMINUE la croissance bactérienne à différentes températures selon les souches, mais NE DISPENSE PAS de la conservation au froid d'un produit le plus frais possible (qui n'est pas déjà altéré).