PARTIE 1 (8 points) - NOURRIR L’HUMANITE

Document 1 -Evolution comparée entre les superficies cultivées et les rendements pour la banane dessert entre 1985 et 2002 (moyenne mondiale)

Source : fao.org

Document 2 - L’utilisation d’un pesticide, le chlordécone, dans les Antilles françaises.

La présence d’un insecte nuisible, un charançon (insecte creusant des galeries dans les bananiers) qui ronge les racines à la base du “tronc” du bananier, a entraîné le recours à l’emploi de produits phytopharmaceutiques (...) L’utilisation du chlordécone, seul produit organochloré autorisé pour cet usage à partir de 1971 et jusqu’à fin 1993, a conduit à un emploi généralisé et massif en Guadeloupe et en Martinique pendant 22 ans. Les caractéristiques des organochlorés, et en particulier du chlordécone, font état de leur présence et de leur persistance dans les sols plusieurs dizaines d’années, voire beaucoup plus après leur épandage. Cette raison a conduit à leur interdiction en agriculture le 1er février 1990. Mais des dérogations successives pour son utilisation sur la banane ont été accordées jusqu’en septembre 1993 (...)
Au cours des années suivantes, l’évolution des connaissances et le souci de la protection de l’environnement ont conduit à la recherche dans l’eau d’éventuels produits phytopharmaceutiques utilisés en agriculture (...) C’est ainsi que le chlordécone a été découvert aux Antilles dans des prélèvements d’eau effectués de 1998 à 1999. Plus tard, au début des années 2000, a été mis en évidence le transfert de cette contamination vers des organismes vivants : des sols vers différents légumes-racines, des eaux vers les ressources de la pêche, de différents milieux vers les animaux, ce qui a conduit les autorités de l’Etat à prendre des mesures de précaution pour préserver la santé et l’environnement.
D’après le rapport d’enquête des inspections générales des affaires sociales et de l’environnement, République française, avril 2005.



 
Document 3a - Campagne publicitaire de l’Union des Groupements de Producteurs de Banane de Guadeloupe et Martinique (UGPBAN), octobre et novembre 2010. Document 3b - Vers une agriculture durable en Guadeloupe et Martinique.
78 % des Français disent avoir envie d’acheter des bananes produites selon les principes de l’agriculture durable.
Cette campagne, prévue jusqu’en 2013, vise également à améliorer les conditions économiques et sociales des salariés, à 90% en contrat à durée indéterminée.


D’après agriculture.gouv.fr/etes-vous-mur pour-la-banane
75% : c’est le pourcentage de diminution de l’usage des produits phytosanitaires par la filière en 10 ans. [...] Les planteurs pratiquent la « lutte intégrée », fortement basée sur la surveillance et l’utilisation de techniques alternatives, pour combattre les ennemis des cultures. Ils font ainsi appel à des pratiques culturales innovantespermettant une utilisation raisonnée des produits phytosanitaires. Par exemple, le piégeage des charançons ou la replantation suivant le principe « plant sain sur sol sain » : plantation de petits bananiers sains après jachère et rotation des cultures pour assainir et régénérer les sols. Afin de continuer à trouver des solutions adaptées aux conditions réelles d’exploitations, la filière mise sur la recherche et l’innovation qui portent notamment sur la sélection de nouvelles variétés capables de mieux résister seules aux maladies à partir de variétés sauvages.
D’après bananeguadeloupemartinique.com


COMMENTAIRE REDIGÉ :
Commenter le choix fait par certains producteurs de bananes de s’orienter vers une culture durable.

Vous développerez votre argumentation en vous appuyant sur les documents et sur vos connaissances en particulier celles sur les agricultures intensive et durable.
Indications de correction :
On peut considérer qu'il existe deux périodes dans le doc 1 : de 1985 jusqu'en 1993 les surfaces augmentent (stagnent autour de 3 millions d'ha) peu alors que les rendements passent dans le même temps de moins de 14t/ha à 17 t/ha. Ensuite, les surfaces augmentent fortement (+ 0,5 millions d'ha soit + 17%) en même temps que les rendements (+2 t/ha soit + 12%). Si l'on rapproche cette donnée de celle de l'autorisation (ou de l'interdiction mais avec des dérogations jusqu'en 1993) de l'insecticide organo-chloé : le chlordécone, on peut penser que l'évolution des rendements était, jusqu'en 1993, due à l'utilisation du chlordécone sans que l'on ai besoin d'augmenter les surfaces cultivées. Depuis 1993, si l'on considère que le chlordécone n'a plus été utilisé, il est surprenant d'observer que le rendement augmente toujours de façon assez régulière. On peut penser que cette amélioration du rendement sans avoir recours à ce pesticide organochloré serait du à des pratiques agricoles améliorées (amléioration du sol, engrais naturels ou non, amélioration génétique ... ?) mais aussi à des pratiques "durables" (listées dans le document 3b : piégage des charençons, replatation selon le principe "plant sain sur sol sain", plantation de petits bananiers sains sur jachère, rotation des cultures...) qui semblent concerner la majorité des cultivateurs de banane (75%). Dans ces régions on sait qu'un vaste programme de cultures vivrières associées (comprenant de nombreuses espèces en association sur de petits espaces, cultivées par un unique agriculteur ou quelques-uns employés en CDI) est en train de supplanter le système intensif (grandes surfaces avec monoculture, employés saisonniers, et emploi massif d'agents phytosanitaires).
On est vraiment dans un changement durable centré sur l'homme.

Où sont la biologie et la physique dans un tel sujet ?